2017 Législatives – Laurène Destremau

2017 Législatives Questions à Laurène Destremau

Législatives 2017 2ème Circonscription de Saône-et-Loire  – 10 Questions aux candidats : Laurène Destremau
(Candidate du Parti Chrétien Démocrate)

Crédit Photo la candidate.

 

1) – «Médias 71» : Pourquoi vous présentez-vous à cette élection législative ?

Laurène Destremau : Depuis pas mal d’années, je sens une emprise d’un totalitarisme qui ne s’avoue pas, une dictature « soft » interdisant l’utilisation de certains mots ou l’exposé de certaines idées sous peine d’être cloué au pilori médiatique, tendant à ce que tout soit commercialisable, marchandise, et que tout soit relatif : il n’y a plus de valeurs communes. Rester un observateur passif n’est pas une solution. Être un acteur en marge en est une excellente, que j’encourage. Se lancer dans la mêlée électorale m’a semblé être une option intéressante et constructive : à la fin de cette campagne, j’en suis d’autant plus convaincue, après avoir rencontré et discuté avec des personnes d’horizons très variés que jamais je n’aurais rencontré autrement.

2) – «Médias 71»: L’élection du nouveau Président de la République, Emmanuel Macron, est-il une bonne chose pour la France ?

LD : Le départ de François Hollande est une excellente information, qui n’est cependant pas nouvelle. L’élection de celui qui a été l’inspirateur de sa politique économique pendant 2 ans à l’Élysée, puis son ministre de l’Économie pendant deux ans, est selon moi une nouvelle catastrophique pour notre pays. Son projet progressiste, libéral et mondialiste est exactement l’antithèse de celui que je défends.
Cependant, j’ai pris pour habitude de laisser le bénéfice du doute aux dirigeants entrant en fonction, et du doute avec Emmanuel Macron, il y en a, tant ses propos ont-ils été vides et creux pendant cette campagne.

3) – «Médias 71» : Si vous êtes élu (e), allez-vous soutenir la politique du Président de la République et son premier Ministre ?

LD : Le gouvernement actuel a une épée de Damoclès sur la tête: nous verrons le 20 juin comment il évoluera. Il est clair que je ne soutiendrai pas un gouvernement ayant pour programme d’affaiblir et d’appauvrir les faibles et d’enrichir les riches.

4) – «Médias 71» : Quelle action ou projet politique allez-vous porter sur la 2ème Circonscription du 71 ?

LD : Mon projet entend remettre l’Homme au cœur de l’action politique. Le principe de subsidiarité, selon lequel la décision incombe naturellement à la personne ou collectivité la plus proche du problème est central dans mon programme : je veux que les familles et les communes reprennent le pouvoir qui leur a été confisqué par l’Europe et l’État.

5) – «Médias 71» : Sur le dossier de la route RCEA en Saône-et-Loire, continuerez-vous, comme la députée sortante, à soutenir cette route publique et gratuite, pour la sécurité des automobilistes ?

LD : Ce dossier comporte deux aspects que l’on veut croire antinomiques : la gratuité de la route, et sa sécurité. Je trouverais injuste que les utilisateurs réguliers de cette route, dont certains ont acheté leurs maisons en comptant sur cette route pour aller travailler, dussent commencer à payer pour l’utiliser. Je suis par ailleurs atterrée par le nombre d’accidents y survenant. La solution alliant les deux exigences (gratuité pour les riverains et sécurité) existe, le pont de Normandie l’a mise en place : gratuité pour les riverains (techniquement, un pass) d’une autoroute répondant aux normes de sécurité. Je ne comprends pas que cette solution de bon sens n’ait pas été retenue, ni même pour ainsi dire évoquée.

6) – «Médias 71» : Notre circonscription a perdu beaucoup trop d’emplois à ce jour ; Que proposez-vous pour faire venir des industriels, qui sont porteurs de projets et d’emplois et donc faire reculer le chômage ?

LD : La liberté d’entreprendre est au cœur de mon projet, et je ne crois pas aux bénéfices de l’action d’un État par des subventions pour favoriser les implantations dans des zones où les entrepreneurs ne viennent pas naturellement. En revanche, je suis persuadée que des mesures peuvent être prises pour relocaliser les échanges et retisser un tissu agricole, artisanal et industriel sur le long terme. Cela existera quand nous rendrons la subsidiarité à nouveau possible, quand nous rendrons le pouvoir aux familles et aux communes.

7) – «Médias 71» : Le nouveau gouvernement Macron veut continuer à simplifier et réduire par le bas le Code du Travail (la seul protection sociale commune des salariés), dans le même esprit que la loi travail El Khomri ou les accords de branche menacés. Soutiendriez-vous ces lois ou l’accord de confiance au gouvernement pour travailler par ordonnances ?

LD : L’Homme, et en particulier le plus faible, est au cœur de mon projet politique et de celui du PCD. Je suis favorable à une refonte du code du travail allant vers plus d’égalité et vers l’abolition de privilèges indus, mais certainement pas au détriment des plus fragiles. Mon mari est entrepreneur, et j’ai vu comme il a été difficile pour lui d’embaucher quand il en a eu besoin : Je pense donc qu’il est utile de simplifier le code du travail pour faciliter les embauches et fluidifier le marché, simplifier ne voulant pas dire réduire par le bas, mais rendre les dispositions plus universelles et lisibles.

8) – «Médias 71» : La politique agricole européenne et depuis peu avec l’accord du CETA, font et vont faire beaucoup de mal à notre agriculture locale chez les exploitants en thème de perte d’exploitation ou de revenus. Que pensez-vous faire pour remédier à cette fuite en avant de cette politique agricole et commerciale qui détruit notre tissu rural ?

LD : Je suis une farouche opposante à la toute-puissance de l’Union Européenne, et une farouche partisane de la paysannerie enracinée. Labourage et pâturage furent les deux mamelles de la France : Il est temps qu’elles le redeviennent, et que les paysans soient remis au centre, car sans leur labeur, que ferions-nous ? La plupart d’entre eux sont acculés par une pression financière et administrative insupportable, qui les empêche souvent de revoir leurs modèles de production qu’ils aimeraient plus qualitatifs et moins quantitatifs. Beaucoup sont en fait des salariés sous-payés de coopératives et d’industriels, et de « simples » agents économiques, produisant une pièce d’une grosse machine, et n’ayant donc plus la main sur leur production finale. Je me battrai pour qu’ils retrouvent de l’air et leur liberté, premièrement en sortant de la PAC et en allégeant les contrôles, mais aussi en favorisant les échanges locaux qui permettent aux consommateurs de voir, de savoir, de comprendre, et aux producteurs de diversifier leur production et redevenir des paysans.

9) – «Médias 71» : La culture a été la grande absente dans la campagne présidentielle. Quelles seront vos priorités pour soutenir la création et l’action culturelle ?

LD : J’aime ce qui est beau. Ce que je ferai pour la culture, c’est de ne pas remplacer les splendides vitraux de l’Église d’Anzy-le-Duc par ceux d’un « artiste » contemporain surcoté, mais au contraire de mettre en valeur le patrimoine qui nous a été légué par nos aïeux : dans mon village, l’Église a été intégralement restaurée, intérieur et extérieur, par des artisans et des artistes, la grande majorité venant de moins de 50 km : ce ne sont pas des artistes se produisant à Paris ou à Tokyo, mais les habitants sont fiers de leur église qui attire de nombreux touristes.

10) – «Médias 71» : Votre carte blanche : Quelle chose voudriez-vous mettre en avant dans cette campagne ?

LD : Notre époque ne supporte plus le petit : les petites communes sont sommées de s’allier avec des plus grandes pour mutualiser les coûts, la France est réputée ne plus rien pouvoir faire seule, elle doit mettre sa politique en commun avec l’Allemagne et la Grèce, les petites entreprises se font racheter par les grosses pour faire des économies d’échelle. A la suite de Ernst Schumacher, je crois que « Small is beautiful ». Le sous-titre ironique de cet essai écrit en 1973 est éloquent : « l’économie comme si les gens avaient de l’importance »… Ma carte blanche : le lien entre les gens. Cette folie du « grand » détruit ce qui est la base d’une vie en société, le lien entre les personnes. Elle le tue en remplaçant les personnes par des machines automatiques : mais on ne dit pas bonjour à une machine, si l’on est sain d’esprit… Elle l’assassine ne serait-ce qu’en évoquant les coûts qu’une personne en fin de vie ou que la naissance d’une personne trisomique représente pour la société – notre dignité d’homme et de femme est intrinsèque à notre vie même !
Mon objectif prioritaire en tant que député sera de favoriser une vie et une économie à taille humaine, où l’Homme et la relation entre les hommes aura une place centrale, en favorisant l’économie locale, en redonnant toute sa place naturelle à la paysannerie, en défendant notre identité par la promotion d’une laïcité ancrée dans l’Histoire de notre pays, en défendant la dignité de toute vie humaine.

Biographie de Laurène DESTREMAU : 36 ans, mariée et mère de 7 enfants, je vis en Saône-et-Loire depuis 7 ans (ndlr : Uchizy), après avoir vécu dans les trois coins de France (manque le Sud-Est), puis en Lituanie (1 an) et au Liban (3 ans). Mère au foyer depuis mon retour en France, je consacre le peu de temps que mon activité à triple temps plein (16/24h, 358j/365) me laisse à la peinture sur bois et à l’animation d’une association de scoutisme. En 2015, avec mes 6 enfants et mon mari, nous avons marché 2 mois sur les routes de France avec notre âne, notre charrette et notre chien, pour rejoindre Lourdes.

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